Cette présentation retracera les origines des mouvements maker et hacker et des FabLabs et en s’appuyant sur des données de première main et sur des récits plus classiques. La réhabilitation du plaisir au travail et l’héritage des Arts and Crafts sont deux aspects qui permettent d’envisager ces lieux comme des terrains d’expérimentation sociale. Les valeurs d’ouverture et de partage prônées par les amateurs, bricoleurs, makers ou inventeurs contemporains encouragent l’élaboration d’un design ouvert et participatif conçu hors des standards de la production industrielle de masse. L’« open design » - ou le design « diffus » - place la production d’objets dans le sillage de l’open source. Les résultats de ce type de production dessinent les contours encore flous d’un territoire nouveau pour le design qui se développe par tâtonnements dans les communautés d’amateurs et touche à des activités créatives d’invention, de conception et de fabrication.
Camille
Bosque
Docteure en Esthéthique et Design
Dates et heures
jeudi 2 nov.. from 1:10 to 1:50
Le lieu
KIKK.french - Théâtre
Langue
Français
La conférence
Maker movement and open design: the rise of participative, « diffuse » design
Medias
À propos
Camille Bosque
Camille Bosqué est docteure en Esthétique et Design. Elle est designer, diplômée de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan et de l’Ecole Boulle (Paris). Elle enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et au lycée Jacques Prévert (Boulogne-Billancourt) en BTS design graphique option communication et médias numériques. Ses recherches portent sur les FabLabs, l'impression 3D, la fabrication numérique personnelle, l’open design et l’innovation dite « ouverte ». Sa thèse, disponible en ligne, s’appuie sur une vaste enquête ethnographique menée entre 2012 et 2015, en France et à l’étranger. Dans son travail, elle examine la manière dont les pratiques, les discours et les ambitions de la fabrication numérique personnelle se construisent dans les marges des territoires classiques de l’industrie et du design et en brouillent les cadres historiques. Dans ses recherches, elle étudie également les promesses et contradictions qui entourent la démocratisation de l’innovation et de la production. L’impression 3D est prise comme cas d’étude emblématique pour étudier les ambivalences de l’émancipation espérée par les porte-paroles du mouvement maker. Camille Bosqué considère que les FabLabs et les makerspaces sont des terrains d’expérimentation sociale, au-delà de la stricte production. Elle étudie aussi l’hypothèse d’un design « diffus » qui détourne les normes instituées et les procédures classiques du design et de l’industrie pour proposer une conception exploratoire et ouverte de la fabrication, dans le sillage de l’open source. Les résultats de ce type de production dessinent les contours encore flous d’un territoire nouveau pour le design et l’étude du design. Parmi ses nombreuses publications, elle est notamment auteure du livre FabLabs, etc. Les nouveaux lieux de fabrication numérique (Eyrolles, 2015) et de la web-série documentaire Fais-le toi-même (Arte Creative, 2016) sur le mouvement maker. Elle a récemment contribué au livre FabLab, Revolution Field Manual (Niggli-Verlag, 2017).